L'interopérabilité voulue par les sénateurs est tranquille, si je puis dire. Vous avez beau vouloir réprimer les contenus haineux, les moyens mis en oeuvre ne seront jamais suffisants, qu'il s'agisse de ceux des plateformes ou du CSA. Ce dernier sera bien obligé d'aller voir dans le détail si tel ou tel contenu a été censuré ou non. S'il ne fait qu'en chiffrer le nombre à la louche et qu'il dit au doigt mouillé que ce chiffre semble correct, ce sera aussi utile et efficace que de ne rien faire. On voit bien que la meilleure défense, c'est celle qui permet aux victimes de s'organiser collectivement pour se mettre à l'abri dans des sas de sécurité en attendant que l'algorithme du gros réseau social soit installé.
Tout cela était complémentaire avec votre dispositif. Vous n'en voulez pas, quand bien même il est rédigé de façon à être plus incitatif que coercitif. Dès lors, je me dis que votre objectif est davantage de communiquer sur la sévérité de votre lutte contre les contenus haineux, qui se fracassera contre la réalité et l'impossibilité matérielle de la mener. Dans deux ou trois ans, une mission d'information sera créée pour comprendre pourquoi il existe toujours des contenus haineux alors que nous avons voté une loi. C'est dommage, et je ne sais pas pourquoi on perd notre temps à faire tout cela.