La lutte contre l'exposition des mineurs à la pornographie, tout comme celle contre les violences faites aux enfants, fait, j'en suis convaincu, l'objet d'un consensus dans cet hémicycle. Au-delà de la question de savoir s'il faut ou non en faire une grande cause nationale, il faut considérer la réalité des faits et des actions mises en oeuvre par ce gouvernement, avec le soutien des parlementaires, pour lutter contre ce fléau dont vous avez rappelé les principales tendances. Plus de 50 % des jeunes Français de 11 ans, de nos enfants, ont effectivement été exposés à du matériel pornographique. Cela n'est pas fait pour le cerveau d'un enfant de cet âge, au regard de son développement cognitif. En outre, cela a des incidences sur la représentation qu'ils peuvent avoir du rapport à l'autre, de la sexualité et de l'image de la femme.
C'est la raison pour laquelle, avec l'ensemble du Gouvernement – notamment la garde des sceaux, la secrétaire d'État pour l'égalité entre les femmes et les hommes, et le secrétaire d'État au numérique – , nous avons décidé d'agir et de mobiliser l'ensemble des acteurs autour de cet enjeu. En effet, on pourrait se dire que la responsabilité incombe avant tout aux parents, qui devraient installer un contrôle parental sur tous les dispositifs permettant d'accéder au contenu pornographique. Mais je ne veux pas que les parents soient seuls à porter ce poids ; l'ensemble des acteurs doivent se saisir du problème. Avec Cédric O, nous avons donc réuni tous les maillons de la chaîne – les fabricants de téléphones, les fournisseurs d'accès, les opérateurs téléphoniques – et, dans la lignée des propos tenus par le Président de la République devant l'UNESCO – l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture – le 20 novembre dernier, nous leur avons donné six mois pour trouver des solutions efficaces pour restreindre l'accès des jeunes Français à la pornographie.