Nous évoquons souvent les relations intérieures des États-Unis et leurs conséquences sur le monde extérieur quand nous parlons de développement économique, de protection aux frontières internationales, d'environnement et de paix dans le monde. Souvent, nous faisons allusion dans cette commission à la politique américaine intérieure. Et nous ne pouvons pas aujourd'hui aborder le sujet de l'ONU sans parler de la politique intérieure des États-Unis.
Pour cela, nous avons eu lors de notre déplacement une réunion au consulat général à New York qui a réuni quelques analystes américains qui ont donné leur avis sur le sujet. Le pluralisme n'était pas présent, car aucun n'était républicain. Nous avions David Harris, le directeur général de l'American Jewish Committee, John MacArthur, le président d'Harper's Magazine, John Pierce, un grand avocat international, et enfin, Kevin Ryan, l'un des principaux investisseurs sur internet. La discussion a d'abord porté sur la procédure d'impeachment en cours. Plus nous avançons, plus nous nous rendons compte qu'elle a vraiment très peu de chances d'aboutir, puisqu'il faudrait que les deux tiers du Sénat y soient favorables, soit 67 sénateurs, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Elle n'ira donc pas jusqu'au bout.
Dans la politique américaine intérieure, nous retrouvons toujours les deux blocs. Les républicains font bloc derrière Donald Trump, avec 30 % des Américains qui sont prêts à le suivre quoi qu'il fasse. Quoi qu'il dise, ils sont prêts à voter pour lui parce que c'est leur candidat. Le bloc démocrate est beaucoup plus éparpillé, avec deux approches économiques, une qui se voudrait plus « à gauche », et une plus centrale. Plusieurs candidats à l'investiture se cherchent, ce qui crée une diversion. Entre les deux, 20 % des électeurs sont fluctuants et ne savent pas pour qui ils voteront.
Nous avons bien vu que la campagne présidentielle de Donald Trump était d'abord tournée vers les Américains : « La mondialisation a pris vos emplois, il faut que l'on se recentre aujourd'hui sur nous. » C'est encore le cas aujourd'hui. Donald Trump, pendant sa campagne, avait voté contre les accords commerciaux en Amérique du Nord avec le North American Free Trade Agreement (ALENA). Hillary Clinton était, elle, tout à fait hésitante.
Mais aujourd'hui, que l'on soit démocrate ou républicain, le multilatéralisme qui est nécessaire au fonctionnement d'une institution comme l'ONU est en perdition. Il y a une recentralisation de l'ensemble des politiques sur l'Américain et sur l'America First. La tâche de l'ONU en est rendue plus difficile puisque les États-Unis sont un acteur important.