Intervention de Isabelle Rauch

Réunion du mercredi 15 janvier 2020 à 9h35
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Rauch :

Notre collègue Jean-Louis Bourlanges évoquait l'opposition entre Washington et New York. C'est effectivement ce que nous avons ressenti. C'est aussi ce que nous avons voulu faire transparaître, en tout cas transmettre dans nos comptes rendus. Les États-Unis voudraient ébranler ce multilatéralisme, mais au sein de l'organisation et chez les fonctionnaires américains, le multilatéralisme est très présent et fait partie de la culture de tous ceux qui travaillent à l'ONU. Les États font des démonstrations de force, mais derrière la façade, la discussion est possible, ce qui nous a rassurés, malgré tous les bémols que nous avons développés dans nos interventions.

La place centrale de l'Europe, cela aussi nous l'avons évoqué avec la délégation de l'Union européenne. La France va être le seul pays européen qui sera membre du Conseil de sécurité. Nous devons nous appuyer sur cette délégation de l'Union européenne pour que nos positions soient fortes. Ceci est pris en compte et le travail est fait.

Pour répondre à Bérengère Poletti sur le problème d'acceptabilité de la présence l'ONU et qui demandait si la formation militaire était l'une des conditions de cette acceptabilité : oui, mais cela fait partie d'un vaste ensemble. La réorganisation que mène actuellement le Secrétaire général est fondamentale et indispensable. En effet, il y a des lourdeurs et des difficultés. Le Secrétaire général s'est lancé dans une vaste politique de restructuration, notamment pour mettre des gens au plus près du terrain ; c'est crucial. Une des réponses est en effet la formation, mais pas seulement. Avant, nous pouvions avoir une agence, puis une autre, mais il faut faire en sorte que tout le monde se parle sur le terrain et que les problématiques soient connues et remontées par zone et pas uniquement en silo. Mais il existe beaucoup de réticences au sein de l'organisation. Cette réforme constitue effectivement l'une des priorités.

D'autres priorités pourraient être les inégalités ou l'égalité hommes-femmes. Quand nous donnons plus de pouvoir aux femmes, nous faisons en sorte que les conflits soient mieux résolus ou en tout cas que la paix progresse. La contrainte climatique fait partie des urgences et des préoccupations qu'il nous faut absolument regarder en face et résoudre. Une dernière dimension concerne les migrations, qui sont dues à de multiples facteurs. Cela fait partie des préoccupations et des axes politiques que l'ONU doit conserver dans ses missions.

Nous n'avons pas évoqué spécifiquement les droits de l'enfant, mais il y a une mission chaque année à l'ONU. Madame la présidente, cela pourrait faire l'objet d'un thème lors de la prochaine mission.

La réponse qui nous a été faite à la question de la Libye est que la solution doit être multidimensionnelle. Cela ne peut pas être qu'une réponse militaire, mais cela doit aborder tous les autres domaines. Nous avons bien entendu le devoir d'apporter une réponse politique, mais également une réponse économique, une réponse éducative, etc.

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