Intervention de Sophie Auconie

Séance en hémicycle du mardi 28 janvier 2020 à 15h00
Prise en compte des droits de l'enfant à l'assemblée nationale — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Auconie :

Les chiffres évoqués dans l'exposé des motifs sont éloquents. Un enfant tué dans le cercle intrafamilial tous les cinq jours, un enfant violé toutes les heures : autant de réalités qui témoignent de la gravité de la situation. C'est inacceptable ! Sur ce point, nous sommes tous d'accord sur ces bancs. Comment ne pas être horrifié ? Comment ne pas être touché au plus profond de son âme lorsque l'on prend conscience que ces violences ont lieu dans notre pays, dans nos territoires, peut-être même dans notre rue ?

Lorsque l'on parle de violences faites aux enfants, il est impossible d'occulter les dysfonctionnements de l'aide sociale à l'enfance. Je sais que vous y êtes sensible, monsieur le secrétaire d'État. Comme vous, comme nous, les Français ont été profondément choqués en entendant des témoignages et en regardant des reportages mettant en évidence l'enfer que vivent certains enfants dans les structures susceptibles de les accueillir. Nous appelons l'attention du Gouvernement sur les difficultés éprouvées par les départements dans la mise en oeuvre de l'aide sociale à l'enfance car, bien souvent, ils ne disposent pas des moyens nécessaires. Ces difficultés se sont aggravées en raison de l'augmentation des flux migratoires et de l'accueil des mineurs non accompagnés – monsieur le secrétaire d'État, vous êtes venu visiter le centre d'hébergement pour jeunes migrants de Sorigny, dans ma circonscription, et je vous en remercie. L'État doit prendre ses responsabilités en compensant cet accroissement d'activité pour les départements afin d'accueillir ces milliers d'enfants dans les meilleures conditions. Je ne parle pas ici de l'iniquité des moyens dont disposent les conseils départementaux pour faire face aux besoins.

Nous sommes également très interrogatifs sur les politiques d'adoption. Comment expliquer que le nombre d'adoptions ait diminué de 67 % en dix ans et que dix fois moins d'adoptions soient réalisées à l'étranger en seulement quinze ans ? Comment expliquer aux parents désireux d'adopter un enfant que les moyens investis dans l'adoption, les services proposés aux administrés, le personnel dédié et la politique menée varient d'un département à un autre ?

Dans ce texte, vous évoquez la précarité économique que subissent les enfants : un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Au sein du groupe UDI et indépendants, nous considérons qu'il faut renouer avec une politique nataliste ambitieuse, en réponse au déséquilibre entre le nombre d'actifs et celui des retraités. C'est une réponse à la précarité économique touchant non seulement les enfants mais toute la famille. À ce titre, je voudrais rappeler la responsabilité de la majorité précédente dans l'appauvrissement des familles par le dévoiement de notre politique familiale.

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