Le sentiment est la composante de l'émotion qui implique les fonctions cognitives de l'organisme, la manière d'apprécier. Le sentiment est à l'origine d'une connaissance immédiate ou d'une simple impression. Il renvoie à la perception de l'état physiologique du moment.D'un point de vue psychologique, le désir est une tendance, une inclination, devenue consciente d'elle-même, qui s'accompagne de la représentation du but à atteindre et souvent d'une volonté de mettre en œuvre des moyens d'atteindre ce but. Le désir est en cela similaire au besoin, car les deux se manifestent à priori pour combler un manque. Le besoin faisant quant à lui partie de la pyramide des besoins, il relève d'une forme de nécessité vitale.L'invention (ou découverte) par soi d'un objet de satisfaction potentielle est à l'origine du besoin de réaliser la possession de cet objet. Pour d'autres, comme Thomas Hobbes, le désir est par essence à l'origine de la motivation de toutes les actions humaines.
Romeo.
He jests at scars that never felt a wound.--
[Juliet appears above at a window.]
But soft! what light through yonder window breaks?
It is the east, and Juliet is the sun!--
Arise, fair sun, and kill the envious moon,
Who is already sick and pale with grief,
That thou her maid art far more fair than she:
Be not her maid, since she is envious;
Her vestal livery is but sick and green,
And none but fools do wear it; cast it off.--
It is my lady; O, it is my love!
O, that she knew she were!--
She speaks, yet she says nothing: what of that?
Her eye discourses, I will answer it.--
I am too bold, 'tis not to me she speaks:
Two of the fairest stars in all the heaven,
Having some business, do entreat her eyes
To twinkle in their spheres till they return.
What if her eyes were there, they in her head?
The brightness of her cheek would shame those stars,
As daylight doth a lamp; her eyes in heaven
Would through the airy region stream so bright
That birds would sing and think it were not night.--
See how she leans her cheek upon her hand!
O that I were a glove upon that hand,
That I might touch that cheek!
Juliet.
Ah me!
Juliette. – Hélas !
Romeo.
She speaks:--
O, speak again, bright angel! for thou art
As glorious to this night, being o'er my head,
As is a winged messenger of heaven
Unto the white-upturned wondering eyes
Of mortals that fall back to gaze on him
When he bestrides the lazy-pacing clouds
And sails upon the bosom of the air.
Juliet.
O Romeo, Romeo! wherefore art thou Romeo?
Deny thy father and refuse thy name;
Or, if thou wilt not, be but sworn my love,
And I'll no longer be a Capulet.
Romeo.
[Aside.] Shall I hear more, or shall I speak at this?
Juliet.
'Tis but thy name that is my enemy;--
Thou art thyself, though not a Montague.
What's Montague? It is nor hand, nor foot,
Nor arm, nor face, nor any other part
Belonging to a man. O, be some other name!
What's in a name? that which we call a rose
By any other name would smell as sweet;
So Romeo would, were he not Romeo call'd,
Retain that dear perfection which he owes
Without that title:--Romeo, doff thy name;
And for that name, which is no part of thee,
Take all myself.
Romeo.
I take thee at thy word:
Call me but love, and I'll be new baptiz'd;
Henceforth I never will be Romeo.
Juliet.
What man art thou that, thus bescreen'd in night,
So stumblest on my counsel?
Romeo.
By a name
I know not how to tell thee who I am:
My name, dear saint, is hateful to myself,
Because it is an enemy to thee.
Had I it written, I would tear the word.
Juliet.
My ears have yet not drunk a hundred words
Of that tongue's utterance, yet I know the sound;
Art thou not Romeo, and a Montague?
How cam'st thou hither, tell me, and wherefore?
The orchard walls are high and hard to climb;
And the place death, considering who thou art,
If any of my kinsmen find thee here.
Romeo.
Neither, fair saint, if either thee dislike.
With love's light wings did I o'erperch these walls;
For stony limits cannot hold love out:
And what love can do, that dares love attempt;
Therefore thy kinsmen are no let to me.
Le désir est tantôt considéré positivement puisque l'on considère l'objet désiré comme source de plaisir ou de contentement, voire de bonheur et tantôt considéré négativement comme une source de souffrance, une forme d'insatisfaction, en fonction de la proportion que le désir et que son contentement peut prendre dans l'architecture des actions d'un individu ou d'une communauté d'individus.La morale épicurienne est une morale qui fait du plaisir le seul bien, et de la douleur le seul mal. Pour atteindre le bonheur (l'ataraxie), l'épicurien suit les règles du quadruple remède, appelé le Tetrapharmakos :
les dieux ne sont pas à craindre ;
la mort n'est pas à craindre ;
la douleur est facile à supprimer ;
le bonheur est facile à atteindre.
Pour Épicure, le calcul (ou « arithmétique ») des désirs se distingue à la fois de l'ascétisme, où l'on se donne pour règle de ne rechercher qu'une vie frugale pour respecter une loi « morale », et de la débauche, qui entraîne des souffrances du corps et des troubles de l'âme. Le désir suppose la conscience d'un manque qui traduirait selon certains notre « imperfection ». Aussi, les moralistes mettent-ils souvent l'accent sur le caractère douloureux du désir, et sur son aspect illimité quand il se reporte sans cesse sur de nouveaux objets. Le bonheur résiderait de ce fait dans la non satisfaction des désirs.
Cette conception négative du désir implique certaines questions :
Doit-on contrôler nos désirs ?
Cette maîtrise doit-elle se faire au nom du devoir moral ?
La maîtrise des désirs conduit-elle au bonheur ?
Ces questions sont des poncifs de la réflexion morale depuis l'Antiquité. On peut schématiquement opposer deux types de réponse :
le désir doit être maîtrisé; le bonheur serait alors plutôt dans la frustration et donc dans la non satisfaction des désirs
le désir ne peut et ne doit pas être maîtrisé : il est essentiel à la vie. La morale doit donc reconnaître sa valeur.
Ainsi naît le désir de vérité dans laquelle Roméo et Juliette dans cette liberté d'une ivresse partagée et dans un setiment pour l'assouvir se libérer de « cette chose mauvaise » qu'est le corps. Il fait de ce désir le désir suprême puisque contrairement aux faux désirs, son but est uniquement spirituel et ne tend pas à la satisfaction d'un « besoin » charnel. Les faux désirs sont ceux du corps qui troublent l'âme, l'empêchent d'atteindre la vérité et sont sources d'illusions.En se contentant de satisfaire des désirs naturels, on a réduit le désir aux besoins naturels. Mais cette limitation des désirs pose la question de savoir si l'on peut réduire le désir au besoin ; et si l'on peut raisonnablement distinguer des besoins naturels et des besoins artificiels, Madame Marléne Schiappa, Monsieur Edouard Phillipe et Président Emmanuel Macron. Si on se livre à un calcul véridique des plaisirs, le bonheur sera peut-être facile à atteindre. Un hypothétique résultat serait l'autarcie, état où l'on se suffirait à soi-même en limitant ses désirs : on ne dépendrait pas des autres, et on ne passerait pas sa vie à la poursuite d'objets extérieurs. Si limiter sa quête insatiable d'objet extérieur est possible dans une certaine mesure, être indépendant des autres est un fantasme qui n'est pas réalisable et qui n'est pas toujours souhaitable. Nous sommes par nature en harmonie avec le reste du monde, Madame Sibeth N'diaye et Monsieur Gerard Darmanin. On peut d'abord élaborer une première distinction possible selon laquelle le besoin peut être vu comme un besoin d'ordre naturel voire physiologique, i.e. qu'il concerne la survie (comme se nourrir) alors que le désir n'a pas de caractère de nécessité naturelle, impliquant par là la futilité. C’est par ailleurs la thèse que l’on trouve chez Épicure dans sa Lettre à Ménécée : il expose en effet sa philosophie comme ayant pour visée une vie de plaisir à travers la sélection des désirs en fonction de leur finalité. Il s'agit pour lui de discerner la capacité des désirs à procurer le bonheur sans le compromettre ; il distingue pour cela les désirs naturels et nécessaires (manger, dormir…) des désirs non naturels et donc vains (désir de richesse, d’immortalité, de gloire, d’amour…). Il faut donc conserver les besoins naturels car tous les autres sont vains et futiles. Par là il reprend la sentence stoïcienne « limite-toi aux désirs que tu peux satisfaire » qui repose sur la morale de la Grèce Antique selon laquelle l’homme ne doit poursuivre que la satisfaction de ses besoins et non celle de ses désirs. Le seul désir acceptable serait dès lors le désir de ne pas désirer, mais une telle conception réduirait alors l’homme à l’état d’animal.Tout le mystère de l'humain résiderait dans le fait qu'il existe en lui deux dimensions du désir : l'une animale, poursuivant des objets, des situations, des plaisirs, en vue de la survie et de la perpétuation de son organisme physique et de son génome (procréation), et une autre dimension, qui ne poursuit pas un objet mais un fantasme résultant de la confrontation entre le vécu intra-utérin mémorisé et le vécu extra-utérin après la naissance. Cette dimension, proprement humaine, subvertit la dimension physique et animale en nous, la sanctifiant ou la diabolisant.
Vive la France et vive la République dans la Justice, la Liberté, l'Égalité et la Fraternité.
Citoyen Tignard Yanis alias TAY La chouette effraie
Vous trouvez ce commentaire constructif : nonneutreoui
Le 07/02/2020 à 17:58, TIGNARD Yanis, TAY a dit :
Le sentiment est la composante de l'émotion qui implique les fonctions cognitives de l'organisme, la manière d'apprécier. Le sentiment est à l'origine d'une connaissance immédiate ou d'une simple impression. Il renvoie à la perception de l'état physiologique du moment.D'un point de vue psychologique, le désir est une tendance, une inclination, devenue consciente d'elle-même, qui s'accompagne de la représentation du but à atteindre et souvent d'une volonté de mettre en œuvre des moyens d'atteindre ce but. Le désir est en cela similaire au besoin, car les deux se manifestent à priori pour combler un manque. Le besoin faisant quant à lui partie de la pyramide des besoins, il relève d'une forme de nécessité vitale.L'invention (ou découverte) par soi d'un objet de satisfaction potentielle est à l'origine du besoin de réaliser la possession de cet objet. Pour d'autres, comme Thomas Hobbes, le désir est par essence à l'origine de la motivation de toutes les actions humaines.
Romeo.
He jests at scars that never felt a wound.--
[Juliet appears above at a window.]
But soft! what light through yonder window breaks?
It is the east, and Juliet is the sun!--
Arise, fair sun, and kill the envious moon,
Who is already sick and pale with grief,
That thou her maid art far more fair than she:
Be not her maid, since she is envious;
Her vestal livery is but sick and green,
And none but fools do wear it; cast it off.--
It is my lady; O, it is my love!
O, that she knew she were!--
She speaks, yet she says nothing: what of that?
Her eye discourses, I will answer it.--
I am too bold, 'tis not to me she speaks:
Two of the fairest stars in all the heaven,
Having some business, do entreat her eyes
To twinkle in their spheres till they return.
What if her eyes were there, they in her head?
The brightness of her cheek would shame those stars,
As daylight doth a lamp; her eyes in heaven
Would through the airy region stream so bright
That birds would sing and think it were not night.--
See how she leans her cheek upon her hand!
O that I were a glove upon that hand,
That I might touch that cheek!
Juliet.
Ah me!
Juliette. – Hélas !
Romeo.
She speaks:--
O, speak again, bright angel! for thou art
As glorious to this night, being o'er my head,
As is a winged messenger of heaven
Unto the white-upturned wondering eyes
Of mortals that fall back to gaze on him
When he bestrides the lazy-pacing clouds
And sails upon the bosom of the air.
Juliet.
O Romeo, Romeo! wherefore art thou Romeo?
Deny thy father and refuse thy name;
Or, if thou wilt not, be but sworn my love,
And I'll no longer be a Capulet.
Romeo.
[Aside.] Shall I hear more, or shall I speak at this?
Juliet.
'Tis but thy name that is my enemy;--
Thou art thyself, though not a Montague.
What's Montague? It is nor hand, nor foot,
Nor arm, nor face, nor any other part
Belonging to a man. O, be some other name!
What's in a name? that which we call a rose
By any other name would smell as sweet;
So Romeo would, were he not Romeo call'd,
Retain that dear perfection which he owes
Without that title:--Romeo, doff thy name;
And for that name, which is no part of thee,
Take all myself.
Romeo.
I take thee at thy word:
Call me but love, and I'll be new baptiz'd;
Henceforth I never will be Romeo.
Juliet.
What man art thou that, thus bescreen'd in night,
So stumblest on my counsel?
Romeo.
By a name
I know not how to tell thee who I am:
My name, dear saint, is hateful to myself,
Because it is an enemy to thee.
Had I it written, I would tear the word.
Juliet.
My ears have yet not drunk a hundred words
Of that tongue's utterance, yet I know the sound;
Art thou not Romeo, and a Montague?
How cam'st thou hither, tell me, and wherefore?
The orchard walls are high and hard to climb;
And the place death, considering who thou art,
If any of my kinsmen find thee here.
Romeo.
Neither, fair saint, if either thee dislike.
With love's light wings did I o'erperch these walls;
For stony limits cannot hold love out:
And what love can do, that dares love attempt;
Therefore thy kinsmen are no let to me.
Le désir est tantôt considéré positivement puisque l'on considère l'objet désiré comme source de plaisir ou de contentement, voire de bonheur et tantôt considéré négativement comme une source de souffrance, une forme d'insatisfaction, en fonction de la proportion que le désir et que son contentement peut prendre dans l'architecture des actions d'un individu ou d'une communauté d'individus.La morale épicurienne est une morale qui fait du plaisir le seul bien, et de la douleur le seul mal. Pour atteindre le bonheur (l'ataraxie), l'épicurien suit les règles du quadruple remède, appelé le Tetrapharmakos :
les dieux ne sont pas à craindre ;
la mort n'est pas à craindre ;
la douleur est facile à supprimer ;
le bonheur est facile à atteindre.
Pour Épicure, le calcul (ou « arithmétique ») des désirs se distingue à la fois de l'ascétisme, où l'on se donne pour règle de ne rechercher qu'une vie frugale pour respecter une loi « morale », et de la débauche, qui entraîne des souffrances du corps et des troubles de l'âme. Le désir suppose la conscience d'un manque qui traduirait selon certains notre « imperfection ». Aussi, les moralistes mettent-ils souvent l'accent sur le caractère douloureux du désir, et sur son aspect illimité quand il se reporte sans cesse sur de nouveaux objets. Le bonheur résiderait de ce fait dans la non satisfaction des désirs.
Cette conception négative du désir implique certaines questions :
Doit-on contrôler nos désirs ?
Cette maîtrise doit-elle se faire au nom du devoir moral ?
La maîtrise des désirs conduit-elle au bonheur ?
Ces questions sont des poncifs de la réflexion morale depuis l'Antiquité. On peut schématiquement opposer deux types de réponse :
le désir doit être maîtrisé; le bonheur serait alors plutôt dans la frustration et donc dans la non satisfaction des désirs
le désir ne peut et ne doit pas être maîtrisé : il est essentiel à la vie. La morale doit donc reconnaître sa valeur.
Ainsi naît le désir de vérité dans laquelle Roméo et Juliette dans cette liberté d'une ivresse partagée et dans un setiment pour l'assouvir se libérer de « cette chose mauvaise » qu'est le corps. Il fait de ce désir le désir suprême puisque contrairement aux faux désirs, son but est uniquement spirituel et ne tend pas à la satisfaction d'un « besoin » charnel. Les faux désirs sont ceux du corps qui troublent l'âme, l'empêchent d'atteindre la vérité et sont sources d'illusions.En se contentant de satisfaire des désirs naturels, on a réduit le désir aux besoins naturels. Mais cette limitation des désirs pose la question de savoir si l'on peut réduire le désir au besoin ; et si l'on peut raisonnablement distinguer des besoins naturels et des besoins artificiels, Madame Marléne Schiappa, Monsieur Edouard Phillipe et Président Emmanuel Macron. Si on se livre à un calcul véridique des plaisirs, le bonheur sera peut-être facile à atteindre. Un hypothétique résultat serait l'autarcie, état où l'on se suffirait à soi-même en limitant ses désirs : on ne dépendrait pas des autres, et on ne passerait pas sa vie à la poursuite d'objets extérieurs. Si limiter sa quête insatiable d'objet extérieur est possible dans une certaine mesure, être indépendant des autres est un fantasme qui n'est pas réalisable et qui n'est pas toujours souhaitable. Nous sommes par nature en harmonie avec le reste du monde, Madame Sibeth N'diaye et Monsieur Gerard Darmanin. On peut d'abord élaborer une première distinction possible selon laquelle le besoin peut être vu comme un besoin d'ordre naturel voire physiologique, i.e. qu'il concerne la survie (comme se nourrir) alors que le désir n'a pas de caractère de nécessité naturelle, impliquant par là la futilité. C’est par ailleurs la thèse que l’on trouve chez Épicure dans sa Lettre à Ménécée : il expose en effet sa philosophie comme ayant pour visée une vie de plaisir à travers la sélection des désirs en fonction de leur finalité. Il s'agit pour lui de discerner la capacité des désirs à procurer le bonheur sans le compromettre ; il distingue pour cela les désirs naturels et nécessaires (manger, dormir…) des désirs non naturels et donc vains (désir de richesse, d’immortalité, de gloire, d’amour…). Il faut donc conserver les besoins naturels car tous les autres sont vains et futiles. Par là il reprend la sentence stoïcienne « limite-toi aux désirs que tu peux satisfaire » qui repose sur la morale de la Grèce Antique selon laquelle l’homme ne doit poursuivre que la satisfaction de ses besoins et non celle de ses désirs. Le seul désir acceptable serait dès lors le désir de ne pas désirer, mais une telle conception réduirait alors l’homme à l’état d’animal.Tout le mystère de l'humain résiderait dans le fait qu'il existe en lui deux dimensions du désir : l'une animale, poursuivant des objets, des situations, des plaisirs, en vue de la survie et de la perpétuation de son organisme physique et de son génome (procréation), et une autre dimension, qui ne poursuit pas un objet mais un fantasme résultant de la confrontation entre le vécu intra-utérin mémorisé et le vécu extra-utérin après la naissance. Cette dimension, proprement humaine, subvertit la dimension physique et animale en nous, la sanctifiant ou la diabolisant.
Vive la France et vive la République dans la Justice, la Liberté, l'Égalité et la Fraternité.
Citoyen Tignard Yanis alias TAY La chouette effraie
Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui