La nouvelle mouture de l'article qui nous est proposée parvient à réaliser un équilibre que nous souhaitons tous. J'avais prévu de citer le serment d'Hippocrate, mais le ministre m'a devancé.
Un médecin est quelqu'un qui, souvent par conviction, et en général par amour des gens, décide de soigner, c'est-à-dire de s'occuper des autres. Or, dans l'état actuel du droit, nous sommes face à une contradiction : le médecin ne pouvait pas s'occuper de l'autre, coincé qu'il était par le secret médical. Cet article ne touche pas au secret médical : il offre tout simplement au médecin la possibilité de signaler un danger immédiat qui, de façon flagrante, menacerait une femme – ou un homme, d'ailleurs – victime de violences.
La rédaction proposée, qui introduit un nouvel alinéa à l'article 226-14, est de ce point de vue satisfaisante. M. Pradié prétend que cela aboutirait à mettre ces femmes en situation de minorité – à l'instar d'une personne jeune ou grabataire – , mais ce n'est pas ce que nous voulons. Il s'agit là d'une rédaction solide qui protège les victimes, et seulement les victimes.