J'aimerais revenir sur la Tunisie, qui poursuit sa transition démocratique et qui accueillera fin 2020 le sommet de la Francophonie. La langue française est encore assez parlée à Tunis mais elle l'est de moins en moins à mesure qu'on se déplace vers le sud du pays. Entrent en jeu l'arabisation de l'enseignement et les efforts importants des Anglais pour promouvoir la langue anglaise. Plusieurs ministres que nous avons rencontrés avec le président Studer nous ont fait part de leur crainte de voir le français disparaître à l'horizon de dix ans si rien n'est fait. Pourtant le français est obligatoire dans les écoles primaires, et même un an plus tôt que par le passé. Il est également obligatoire à l'université mais on nous a signalé un niveau insuffisant des enseignants tunisiens en français.
Même si nous nous sommes fixé l'objectif de doubler le nombre d'élèves dans nos établissements français, et que nous parvenons à 20 000 élèves, ce qui serait très bien, il faut mettre ce chiffre en regard des 2 millions de petits Tunisiens pour lesquels le français est obligatoire mais enseigné par des professeurs dont le niveau est insuffisant. Comment relever ce défi ?