La culture est l'une des armes de prévention du terrorisme : c'est la conclusion très claire à laquelle nous avons abouti, Michèle Victory et moi-même, à l'issue de notre mission flash sur la prévention de la radicalisation à l'école. Pour porter leurs fruits, les réponses sécuritaires doivent impérativement être étayées d'activités de prévention dans l'éducation et la culture. À défaut, elles peuvent s'avérer totalement contre-productives.
Le potentiel antiterroriste de la culture tient à ce qu'elle permet de nouer des liens, d'exercer une influence certaine sur le plan spirituel. La culture peut endiguer l'intolérance et déstabiliser la haine, car elle provoque le choc des pensées et le contre-argument, tout en étant associée au plaisir. C'est donc une arme de destruction massive de l'obscurantisme, mais encore faut-il le reconnaître officiellement, lui redonner ses lettres de noblesse et lui allouer des moyens jusque dans les plus petits interstices géographiques où elle sait si bien se glisser, par exemple une association de quartier talentueuse, à la fois en France et à l'étranger.
Quand elle était à la tête du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), Muriel Domenach s'est appuyée sur des acteurs et metteurs en scène hors pair, plus efficaces les uns et que les autres, pour agir dans les collèges et dans les lycées. Comment convaincre tous les ministères de l'importance cruciale de la culture ?