De plus en plus souvent, des situations pourtant naturelles à la campagne sont remises en question. Dans mon département, les grenouilles de Grignols ont défrayé les chroniques pendant sept ans. Ces créatures innocentes sont le symbole de l'intolérance urbaine aux bruits ruraux. Alors que la mare abrite désormais cinq espèces protégées, leurs propriétaires sont condamnés par la justice à la combler.
Votre proposition de loi me paraît avoir du sens, car elle vise à la fois la réalisation d'un inventaire général du patrimoine sensoriel de nos campagnes et l'appel à la conciliation en cas de conflit de voisinage lié à une activité ou à un mode de vie ruraux.
Si l'exemple des grenouilles est très lié à la nature, les conflits impliquent le plus souvent des activités agricoles. À ce titre, j'aimerais porter à votre connaissance l'initiative de la chambre d'agriculture de Dordogne. Celle-ci a pour projet cette année d'élaborer une charte de bon voisinage en partenariat avec des élus, des citoyens et des agriculteurs, ce qui me paraît une piste intéressante pour éviter les conflits et apaiser les relations entre ces acteurs. Elle pose incidemment la question de l'intérêt d'un texte de loi qui apparaît fantaisiste à certains et dangereux à d'autres. J'aimerais connaître votre point de vue sur le sujet, monsieur le rapporteur.