Et c'est précisément l'intérêt du texte que d'ouvrir un débat politique, un débat légitime. Mais ce débat ne repose pas sur le constat que les engagements de l'État n'ont pas été respectés ou sur celui que le haut-commissaire de la République a échoué à sensibiliser l'ensemble des personnes concernées. Ce n'est pas le cas puisque vous avez déposé votre PPL en décembre 2019, c'est-à-dire bien avant la réunion du 10 janvier 2020. Ce texte est donc bien un acte politique. Le présent débat n'en reste pas moins légitime, mais soyons sincères entre nous sur l'objectif de votre initiative.
Il est important de rappeler aussi qu'il ne s'agit pas non plus d'un débat juridique – Mme Moutchou l'a souligné en évoquant la position du Conseil d'État et celle du Conseil constitutionnel. Notre devoir vis-à-vis de la démocratie et des Calédoniens est de garantir la sincérité des votes, ce que l'État s'est employé à faire lors du premier scrutin et ce qu'il fera encore lors du deuxième.
À cet égard, je veux vous dire que les propos selon lesquels le scrutin serait entaché d'un risque d'insincérité menacent, dès aujourd'hui, de rompre l'équilibre que nous avons mis trente ans à construire.