Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Séance en hémicycle du jeudi 30 janvier 2020 à 15h00
Déshérence des retraites supplémentaires — Après l'article 4

Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'état auprès du ministre de l'économie et des finances :

Premièrement, si je me suis permis de mentionner Préfon, c'est parce qu'il s'agit du plus gros fonds de capitalisation aujourd'hui disponible. Je rappelle que l'épargne en assurance vie représente près de 1 800 milliards d'euros ; s'il est un marché ouvert au privé, c'est celui-là ! J'imagine que des acteurs privés spécialisés dans le placement d'actifs s'y intéressent, et depuis bien longtemps. Ce que vous dites ne correspond donc pas à la réalité.

Pour en venir à votre amendement, je rappelle que le transfert des fonds après trente ans de déshérence de la Caisse des dépôts au budget de l'État vise à contribuer au financement de l'intérêt général, c'est-à-dire de l'éducation nationale ou encore de la transition écologique, pour ne citer que ces exemples. Cela ne me paraît pas illégitime. J'ajoute que ces sommes demeurent limitées – 230 millions d'euros ont été à ce titre transférés à l'État depuis 2016, soit une moyenne de 58 millions d'euros par an – et ne permettraient donc pas du tout de répondre à l'objectif que vous poursuivez, alors que la réforme des retraites que nous avons décidée vise précisément, par son universalité, à y répondre. J'émets donc un avis défavorable sur cet amendement et reste en désaccord, de manière générale, avec la façon dont vous présentez cette réforme que nous défendons.

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