Avec plus de quarante-deux régimes et des règles de calcul différentes, le financement de notre système de retraite est complexe, bien trop complexe. Or les mutations actuelles du travail et les changements professionnels que connaissent les jeunes Français rendront le financement de nos retraites encore plus illisible.
Notre retraite par répartition est basée sur un principe fondateur simple : les cotisations des actifs financent les pensions de nos retraités. Cependant, plusieurs régimes sont aujourd'hui et depuis longtemps économiquement déficitaires et démographiquement déséquilibrés. Je prendrai comme exemple celui des agriculteurs. Le régime agricole est aujourd'hui financé à 85 % par la solidarité nationale car cette catégorie professionnelle pâtit d'une démographie défavorable, avec seulement trois actifs pour dix retraités.
D'autres sources de financement sont ainsi nécessaires. Elles sont constituées d'impôts et de taxes affectées – environ 12 % – , de ressources financières d'organismes tiers, comme l'assurance chômage ou la branche famille de la sécurité sociale, de fonds ou encore de prises en charges de l'État, qui pour l'essentiel sont des subventions d'équilibre de certains régimes spéciaux.
Ces régimes spéciaux pèsent aujourd'hui beaucoup trop sur nos finances publiques. Les ratios démographiques étant très dégradés – un actif pour deux retraités à la SNCF et un actif pour 1,3 retraité à la RATP – l'État compense les pertes de ces deux caisses à hauteur de 4 milliards d'euros chaque année.