Ce choix ne sert pas non plus les intérêts des super-cadres, qui vont se retrouver dans un entre-deux qui ne leur sera évidemment pas profitable. En effet, ils devront continuer de cotiser dans le système universel, mais pour des niveaux de revenus de remplacement très insuffisants, et n'auront donc pas d'autre choix que de cotiser à un système de retraite par capitalisation. Or la vie de ces super-cadres n'est pas toujours un long fleuve tranquille : on fait rarement toute sa carrière au-dessus de 7 600 euros par mois, et nombre d'entre eux n'arriveront pas à des niveaux d'épargne suffisants pour se constituer des rentes mensuelles équivalentes à ce qu'ils percevraient dans le système actuel.
Quant à l'abondement par l'employeur d'un dispositif d'épargne retraite, il sera contractuel, et on peut facilement imaginer qu'un jeune cadre obtiendra beaucoup plus aisément qu'un cadre en fin de carrière le cofinancement de son régime d'épargne par son employeur. Bref, c'est une forme d'américanisation des retraites qui attend les hauts cadres ; ce n'est probablement pas un modèle très enviable car il corrige beaucoup moins bien les accidents de parcours que notre système de retraite actuel.