Votre projet de réforme prévoit de diminuer la part des dépenses de retraite dans le PIB, en la faisant passer des 13,8 % actuels à 12,9 %. Cela figure en toutes lettres dans l'étude d'impact que nous avons reçue, à la page 176. Alors que vous vous étiez engagés à maintenir cette part à 14 %, vous annoncez aujourd'hui qu'elle baissera de plus de 1 % d'ici à 2050 ; c'est donc pire encore que ce qui était prévu.
Non seulement cet objectif contredit votre parole initiale, mais encore il va à l'encontre de l'évolution démographique. Sur quelles bases vous fondez-vous pour afficher une telle baisse, alors que la France comptera plus de 20 millions de personnes de plus de 65 ans en 2050 ? Le nombre de seniors augmente plus vite que l'ensemble de la population ; c'est un mouvement naturel, le sens de la vie. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la part des richesses consacrées aux retraites dans le PIB a toujours augmenté : alors qu'elle était de 6 % en 1950, elle se monte aujourd'hui à 14 %. Comment être à la hauteur de l'enjeu de société qu'est l'allongement de la vie, alors que vous diminuez la part de la richesse nationale consacrée aux retraites ? C'est impossible, et vous le savez bien !