Les revalorisations de salaire des enseignants, au sujet desquelles Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal mènent actuellement des concertations, seront à la charge du budget de l'État. Naturellement, elles auront aussi des effets différés sur le système des retraites, sous forme d'améliorations des droits futurs à pension.
La revalorisation progressive du minimum de pension – 1 000 euros pour une carrière complète dès 2022, puis 85 % du SMIC en 2025 – sera, elle, prise en compte dans la trajectoire des régimes de retraite. Vous évoquez la question de cette trajectoire et de ses hypothèses : le dernier rapport du COR constate que les dépenses sont globalement stables à un horizon de dix ans, et que l'ampleur du déficit dépend de la convention retenue en matière de recettes. Mais il faut rappeler que, même si l'on retient la plus favorable, le déficit reste élevé : 8 milliards en 2025 et 10 milliards en 2030, en admettant une croissance de 1,3 %. Cette croissance est celle observée en moyenne au cours des trente dernières années ; mais depuis la crise, elle est moins régulière.
Pour évaluer l'effet à long terme de la réforme, l'étude d'impact du projet de loi a retenu l'hypothèse médiane, entre les deux conventions les plus éloignées. Ces questions sont évidemment très techniques, mais importantes, car il est essentiel que ce déficit soit, si je puis dire, partagé avec les partenaires sociaux dans le cadre de la conférence de financement, afin que le système universel soit fondé sur des principes clairs et communs.