Une loi d'orientation et de programmation devrait bientôt nous arriver, qui renouvellera le cadre de la politique française d'aide au développement et de solidarité internationale. Vous me permettrez cet usage du conditionnel, car si M. Le Drian nous répète que cette loi constitue une priorité pour le Président de la République, on rappellera qu'elle fut déjà annoncée pour le printemps, puis pour l'automne de l'année dernière. On nous a aussi répété que l'augmentation du budget de l'aide publique au développement faisait partie des engagements d'Emmanuel Macron. Je tiens donc à dire ici que le Gouvernement, qui se complaît toujours dans le costume du comptable, oublie trop souvent, étrangement, d'en adopter la rigueur.
En 2018, Bercy avait reporté pour la première fois au comité d'aide au développement de l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques, près de 400 millions d'euros d'activités de Proparco. Ce jeu d'écriture, répété depuis lors, est lamentable car Proparco est davantage guidé par la rentabilité de ses projets que par leur impact réel sur l'amélioration des conditions de vie des populations. On évalue à 46 % la part de ses financements affectée au renforcement des institutions financières et des marchés financiers, contre 6 % seulement consacrés à la santé et à l'éducation.
Je veux aussi revenir sur le lien que le Gouvernement prétend tisser entre aide publique au développement et politique migratoire.