Intervention de Sabine Rubin

Séance en hémicycle du mercredi 5 février 2020 à 15h00
Débat sur la politique de développement et de solidarité internationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

Je ne reviendrai pas sur les nombreuses critiques exprimées par ma collègue Clémentine Autain : le fait qu'une société telle que Proparco bénéficie de l'argent public au titre de l'aide au développement, quand il s'agit essentiellement pour elle d'engranger des bénéfices ; que l'aide au développement soit conditionnée à des clauses portant sur le contrôle migratoire, à rebours du principe de solidarité qui devrait guider l'action publique ; que le volume financier de l'aide au développement soit demain artificiellement gonflé pour couvrir des opérations militaires.

Non, mon intervention portera essentiellement sur ce qui devrait être une politique ambitieuse – pour reprendre vos mots – de développement, une politique à long terme destinée aux pays en voie de développement. Chers collègues, vous devez être nombreux à vous rappeler l'opération de communication du Président de la République auprès du chanteur Bono et de l'association One, où il promettait d'accroître significativement l'action de la France auprès des pays les plus pauvres. Selon l'OCDE, près de 6 milliards d'euros supplémentaires seraient nécessaires pour tenir la promesse présidentielle de porter l'APD à 0,55 % du PIB d'ici 2022. À titre de comparaison, certains de nos voisins comme la Norvège, le Danemark ou le Luxembourg consacrent chaque année à cette aide 0,7 % de leur PIB.

La France doit rompre avec son passé colonial, nouer et nourrir des relations nouvelles avec des pays qui, demain – je pense notamment au continent africain – , seront le poumon démographique et économique de la planète.

Monsieur le secrétaire d'État, réviser et accroître notre aide au développement, en actualiser la liste des bénéficiaires et ne pas s'en servir comme prétexte pour concurrencer déloyalement des économies encore fragiles, ne serait-ce pas là penser et construire l'avenir ?

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