Soixante jours de grève, une majorité des citoyens de ce pays opposés à votre réforme des retraites, une tension sociale à son comble – et vous, impassibles, prêts à passer en force, au mépris de l'intérêt général : j'avoue, madame la ministre, que la constance du Gouvernement relève de l'exploit. La semaine dernière, vous vous opposiez au prolongement du congé pour décès d'un enfant, alors que, sur tous les bancs de cet hémicycle, on y était favorable. Cette semaine, c'est au sujet des retraites que vous êtes inflexibles. Faudra-t-il attendre le vote définitif pour que vous alléguiez l'erreur, une fois de plus ?
On ne réforme pas un pays contre ses citoyens, on le réforme avec eux, pour eux, pour leur avenir. Ce que vous faites aujourd'hui sur les retraites s'apparente à de l'acharnement : parce que vous avez réduit à néant le travail accompli avec les syndicats, y compris les syndicats réformateurs ; parce que vous n'avez cure de la mobilisation sociale contre votre réforme ; parce que vous restez sourds aux critiques très sérieuses émises par le Conseil d'État à l'égard de votre texte ; enfin, parce que vous êtes présentement en train de piétiner le Parlement.