Madame la ministre, votre contre-réforme des retraites portera-t-elle un coup fatal à l'engagement bénévole des retraités ? La vie associative est une formidable richesse. Elle est forte de l'engagement de 18 millions de bénévoles dans plus d'un million d'associations.
Or aujourd'hui, il n'existerait pas de vie associative dans notre pays sans les retraités : 40 % des plus de 60 ans sont membres d'une association. Ce taux de participation culmine, entre 60 et 70 ans, à 45 %. Mieux : la moitié des présidents d'association sont des retraités, dont le tiers a plus de 65 ans.
Entre 2010 et 2019, le taux d'engagement associatif des plus de 65 ans a baissé de 38 % à 31 %. Pour quelles raisons ? Bien sûr, un besoin de souffler, de s'occuper de sa famille – des petits-enfants ou des aînés ; mais aussi du fait de l'augmentation de l'âge de départ à la retraite, qui est passé de 62 à 63 ans et demi.
La participation à une association diminue avec l'âge. Le taux de participation est divisé par trois chez les personnes en mauvaise santé, alors que les publications scientifiques montrent l'effet bénéfique de la participation associative sur la santé des retraités eux-mêmes. L'espérance de vie en bonne santé, c'est-à-dire la durée de vie sans incapacité dans les gestes de la vie quotidienne, est aujourd'hui de 64 ans, en dessous de la moyenne européenne et stable depuis quinze ans.
Nous le savons, la fixation de l'âge d'équilibre à 65 ans, conséquence de votre contre-réforme, aura pour effet de reporter le départ à la retraite au-delà de l'âge actuel de 62 ans. Or, aujourd'hui, l'enjeu est d'être à la retraite en bonne santé.
Madame la ministre, quels effets aura la réforme des retraites sur l'engagement bénévole des retraités ?