La question de l'emploi des seniors préexiste à la réforme des retraites. Elle se pose déjà avec la réforme précédente visant à l'allongement progressif du nombre de trimestres cotisés : dans ce cadre, les salariés du privé partent en moyenne à 63 ans et demi et seront amenés à cotiser plus longtemps. C'est en réalité un problème général, qu'il nous faut instruire et qui est mis en relief par la réforme actuelle.
Le Gouvernement a demandé à Mme Bellon de travailler sur le sujet. Son rapport, qui nous a été remis le 14 janvier, comporte trente-huit propositions relatives à la prévention de l'usure professionnelle, au développement des compétences de deuxième partie de carrière, à une meilleure organisation des mobilités professionnelles, à une transition plus progressive entre pleine activité et pleine retraite – j'y reviendrai – et à une transformation culturelle de la perception des seniors dans les entreprises.
Ce rapport nous aidera à définir de façon concertée les mesures qui permettront le développement du vieillissement actif au travail et le maintien en emploi des seniors, que nous préférerions appeler les travailleurs expérimentés.
Muriel Pénicaud et moi-même menons depuis début janvier un cycle de concertation avec les partenaires sociaux afin de dégager les mesures à mettre en oeuvre concernant la prise en compte de la pénibilité et le maintien dans l'emploi des seniors. Celles-ci passent par trois canaux : normatif, accords de branche et modification des mentalités sur la perception des travailleurs expérimentés dans le monde professionnel.
Ensuite, vous avez évoqué la retraite progressive. Il est très important d'aménager les fins de carrière et de permettre à chacun d'organiser en douceur des transitions selon ses choix. Nous souhaitons prévoir dans le système universel de retraite l'extension de la retraite progressive à tous, notamment aux salariés des régimes spéciaux ou aux professions libérales. Une concertation est menée sur le sujet par Olivier Dussopt.