Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mercredi 5 février 2020 à 15h00
Questions sur le logement social et les politiques de peuplement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Grâce au Gouvernement auquel vous appartenez, monsieur le ministre, la France atteint des records, comme celui du nombre d'ultra-riches : quarante et un milliardaires, alors que notre pays compte 9,3 millions de pauvres.

Vous avez d'autres sources de fierté. Le vingt-cinquième rapport de la Fondation Abbé-Pierre note ainsi que 2 millions de familles sont en attente d'un logement social, lesquelles devront malheureusement attendre encore longtemps, car en raison des coupes budgétaires le nombre de HLM financés a baissé de 13 % au cours des deux dernières années. Les bailleurs sociaux sont contraints de rechercher d'autres sources de financement, notamment en vendant des logements, ce qui constitue une hérésie.

La France atteint également un record de familles expulsées avec le recours de la police. 16 000 familles ont ainsi été jetées hors de leur logement, parfois sans solution de relogement digne. Or votre Gouvernement, plutôt que de donner les moyens aux familles de vivre et de payer leur loyer, les appauvrit. Vous baissez l'APL de 5 euros par mois et, au total, de 3,9 milliards d'euros par an, ce qui pénalise directement deux tiers des familles allocataires. Et alors que le coût de la vie augmente, vous décidez du quasi-gel des aides au logement pour l'année 2020. Souhaitez-vous battre votre propre record du nombre de familles expulsées et de pauvres ? L'accès au logement, qui est un droit, devient un privilège avec les politiques que vous menez.

S'en prendre aux locataires ne vous suffisait pas ; vous faites également perdre des ressources importantes aux offices HLM, à hauteur de 1,5 milliard d'euros. Or 1,5 milliard d'euros perdus, cela empêche des bailleurs sociaux d'entretenir, de rénover et de construire des logements et empêche des locataires de vivre dans des conditions dignes. Certains sont parfois contraints de mettre du scotch à leur fenêtre pour éviter que le froid ne rentre. D'autres ne chauffent qu'une pièce de leur appartement. Des familles n'osent plus organiser des goûters d'anniversaire pour leurs enfants, quand d'autres subissent, par exemple, l'invasion de punaises de lit.

Quand allez-vous donc lancer un véritable investissement massif pour permettre la construction de 150 000 logements sociaux par an ? Quand allez-vous instaurer une obligation de rénover les logements pour que ces derniers respectent les normes de basse consommation et la dignité des locataires ?

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