Ce qui me gêne, madame la députée, c'est que vous adossez votre question au malheur, réel, de beaucoup de nos concitoyens. Je peux vous assurer que j'y suis confronté tous les jours et que je me lève tous les matins avec la responsabilité, entre autres, de toutes celles et de tous ceux qui dorment dans la rue.
Vous assénez, dans votre question, plusieurs chiffres constituant des records. Vous auriez, bien sûr, pu en choisir d'autres, comme le fait que la Caisse des dépôts et consignations, depuis que je suis ministre en charge du logement, a investi 15 milliards d'euros en faveur du logement social. Il s'agit d'un record ; cela n'avait jamais été réalisé auparavant.
Vous auriez pu évoquer le fait qu'Action logement a investi 24 milliards d'euros depuis que je suis ministre en charge du logement – c'est un autre record.
Vous auriez également pu dire que l'ANAH – Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat – a multiplié par deux son activité en deux ans. Dans le domaine économique, on appelle ce type de performance une licorne, mais comme nous sommes dans le domaine administratif, elle ne sera pas mise en avant. Cela n'en constitue pas moins un record.
Il en va de même du plan Copropriétés dégradées, lequel concerne des dizaines de milliers de logements. Je salue à cet égard de nombreux députés ici présents – siégeant sur les bancs de groupes différents – qui nous ont énormément aidés à développer ce dispositif. Ce dernier est aujourd'hui au logement privé ce que l'ANRU a représenté pour le logement social au début des années 2000.
Je pourrais d'ailleurs aussi évoquer l'ANRU qui, en un an, a investi 9 milliards d'euros en faveur des quartiers prioritaires de la ville. Record, à nouveau.
Tout comme je pourrais parler du plan pour le logement d'abord grâce auquel, en deux ans, nous avons sorti 150 000 personnes de la rue. Je n'ose cependant utiliser à nouveau le terme que j'ai employé jusqu'ici ; la gravité du sujet est telle que ce serait totalement indécent.
Ce qui m'intéresse, madame la députée, ce n'est pas la litanie des chiffres, mais les moyens d'encore améliorer la situation. Depuis deux ans et demi, je ne suis pas dans les chiffres mais dans l'action. Et je peux vous assurer que je mouille ma chemise, avec la majorité présidentielle, pour que ces records se traduisent surtout par une amélioration du quotidien des personnes qui nous entourent, c'est-à-dire des Français.