Comme je l'indiquais à vos collègues, je suis convaincu que la lutte contre le sans-abrisme impose non seulement une très grande détermination en matière de mise à l'abri et d'hébergement d'urgence, mais aussi l'application de la politique du Logement d'abord adoptée par la majorité présidentielle dans cet hémicycle. Cette politique a bénéficié à 150 000 personnes en deux ans ; l'enjeu consiste désormais à changer d'échelle. C'est l'objet de l'acte 2 du Logement d'abord que nous avons lancé.
Parmi les éléments de réponse, au-delà des augmentations de crédits que vous avez votées et de l'accompagnement supplémentaire que nous assurons, une conviction me conduit aujourd'hui à expérimenter la création d'un « Samu de la rue au logement » : pour accompagner rapidement les personnes accueillies dans un centre d'hébergement d'urgence vers un logement pérenne, il faut que des travailleurs sociaux spécialisés dans l'accompagnement viennent, lorsque cela est nécessaire, appuyer celles et ceux qui travaillent déjà dans ces centres – et qui font d'ailleurs un boulot formidable. Des infrastructures, notamment en Île-de-France possèdent déjà cette compétence et avaient expérimenté des actions d'accompagnement individualisé spécifique pour orienter des personnes vers du Logement d'abord – je songe par exemple au groupement d'intérêt public Habitat et interventions sociales, le GIP HIS.
La création de ce dispositif repose, en quelque sorte, sur la même intuition que celle qui avait conduit, au début des années 1990, les fondateurs du Samu social – que je salue – , à vouloir concilier l'accompagnement de santé et l'hébergement d'urgence : j'estime qu'il faut aujourd'hui concilier l'accompagnement vers le logement avec l'hébergement d'urgence. La structure sera dotée d'un budget de 3 millions d'euros, et trente à quarante personnes seront recrutées pour pouvoir dépêcher, dans tous les centres d'hébergement d'urgence qui le souhaitent, des travailleurs sociaux spécialisés afin d'assurer un accompagnement rapide vers le Logement d'abord. Telle est l'idée qui sous-tend le « Samu de la rue au logement » et l'expérimentation que nous lançons.