Je vous remercie de votre réponse, monsieur le secrétaire d'État. Toutefois, vous n'avez pas abordé l'importante question des pôles multimodaux. J'appelle votre attention sur le fait qu'il n'y en aura pas autant que prévu.
J'en viens à ma deuxième question. Nous sommes entrés dans un temps où les évolutions technologiques s'accélèrent et nous obligent à nous adapter. Nos mobilités n'échapperont pas à cette réalité. Grâce à la loi d'orientation des mobilités adoptée récemment, nous nous sommes résolument tournés vers cet avenir proche où nos transports seront plus connectés et plus autonomes.
Les expérimentations se multiplient, certains prédisant l'arrivée prochaine des premiers véhicules autonomes dans notre quotidien, d'autres repoussant cette échéance aux décennies à venir. Toujours est-il que l'amélioration de l'état de nos infrastructures routières – nous en avons déjà parlé – demeure un enjeu fondamental : vieillissantes pour les mobilités d'aujourd'hui, ces infrastructures deviendront obsolètes pour les mobilités de demain.
Plus qu'à une simple réfection, il nous faudra procéder à une modernisation significative de nos routes, consistant à les rendre plus sûres, plus connectées et capables d'échanger des informations avec les prochaines générations de véhicules, qui ne pourront se développer qu'à cette condition. Or, à ce jour, la France n'est pas prête.
Pour évoluer sur la route, les véhicules de demain auront besoin non seulement de chaussées de qualité, bien évidemment, mais aussi d'équipements performants – marquage au sol, panneaux de signalisation, feux tricolores, etc. – installés harmonieusement sur l'ensemble du réseau et bénéficiant d'un entretien sérieux et régulier.
Le déploiement de la 5G, technologie indispensable pour les véhicules 100 % autonomes, constituera un autre défi. En la matière, il convient de garantir un maillage de l'ensemble du territoire.
Si nous devons travailler à l'échelle française, nous devons aussi réfléchir, plus largement, à une harmonisation des standards de qualité, de sécurité et de signalisation des infrastructures routières au niveau européen, afin que les véhicules autonomes puissent « lire » la route et communiquer avec elle quel que soit le pays traversé.
Monsieur le secrétaire d'État, la France sera-t-elle au rendez-vous ? Sera-t-elle suffisamment ambitieuse dans le développement des mobilités de demain ?
En outre, à combien évaluez-vous les besoins de financement pour que notre réseau routier soit apte à accueillir des véhicules 100 % autonomes ? Pouvez-vous garantir que les territoires ruraux ne seront pas négligés, sachant que c'est là que se manifestent les attentes les plus grandes à cet égard ?
Enfin, pouvez-vous nous indiquer si un travail d'harmonisation des infrastructures est mené au niveau de l'Union européenne ?