Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du jeudi 6 février 2020 à 9h00
Questions sur les politiques de réponses aux personnels hospitaliers en grève

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Madame la ministre des solidarités et de la santé, voici les mots de Virginie, manipulatrice en électroradiologie médicale à l'hôpital Bicêtre : « Ne sommes-nous pas suffisamment confrontés aux urgences, pour ne pas pouvoir bénéficier de la prime forfaitaire de risque ? Ne sommes-nous pas suffisamment importants, pour que l'on nous laisse travailler en sous-effectif, que l'on supprime nos équipes de brancardiers, que l'on ne remplace pas les absences ? Ne sommes-nous pas suffisamment productifs, pour que l'on augmente sans cesse le nombre de patients prévus pour une vacation ? Beaucoup de mes collègues pensent que nous exerçons un métier passionnant mais la passion est en train de devenir désillusion. »

Vous resterez dans l'histoire, madame la ministre, comme celle qui a refusé d'écouter les revendications des soignants en grève depuis bientôt un an, une mobilisation inédite. Celle qui envoie la police réquisitionner les soignants chez eux, celle qui refuse d'entendre la souffrance, au point que près de 1 200 médecins menacent de démissionner de leurs fonctions administratives, du jamais vu dans l'histoire de France, au point que des urgentistes s'injectent de l'insuline devant votre ministère en menaçant de se suicider pour vous faire entendre raison, au point que des soignants déversent des cotons-tiges devant ce même ministère pour soigner votre surdité.

Vous resterez dans l'histoire comme la ministre d'un système de santé à bout de souffle, qui maltraite les soignants et les patients, la ministre du septième pays le plus riche au monde qui ne respecte même pas l'accès et le droit à la santé pour tous, la ministre de la marchandisation de la santé qui tue à petit feu l'hôpital public.

Votre politique de santé se résume à une saignée : 600 millions d'euros d'économies sont imposés à l'hôpital public cette année encore, alors que le service public hospitalier a déjà dû supporter dans la souffrance 8 milliards d'économies en dix ans. Mais, depuis le XVIIIe siècle, on sait que la saignée fait mourir ! Les hospitaliers vous demandent simplement de pouvoir soigner dignement. La santé est un bien commun. Où sont les lits, les embauches et les moyens ?

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