Le ras-le-bol des personnels hospitaliers est criant. Ces dernières semaines de mouvement social dans les hôpitaux nous rappellent, s'il en était besoin, que la crise de l'hôpital est systémique et gravissime. On demande aux personnels hospitaliers de faire plus avec moins de moyens, et cela les place sous une pression insoutenable, qui se répercute forcément sur les patients et la qualité des soins. À ce manque de moyens s'ajoute un manque de considération de la part de leur direction et de l'administration, au plus haut niveau, qui exacerbe un climat déjà délétère. Les personnels assistent au quotidien à des prises de décision allant à l'encontre du bon sens, de la logique managériale et, malheureusement, du bien-être des patients.
Prenons l'exemple de l'hôpital de Remiremont, où le service d'urologie a été mis en hibernation pour rouvrir dans un autre hôpital situé à vingt minutes de route en voiture. Il y a de quoi s'inquiéter ! Dans ce cas précis, non seulement on tend à arrêter un service d'urologie qui fonctionne bien, dans un territoire rural qui en a besoin, mais en plus, on veut le transférer dans l'hôpital public voisin, dans une ville déjà dotée d'une telle offre de soins grâce au secteur privé. C'est typiquement un exemple de décision qui vient d'en haut, sans concertation avec le terrain. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres d'une gestion de l'offre de soins qui génère stress et mécontentement dans les hôpitaux.
Madame la ministre, avez-vous l'intention de changer de méthode pour répondre aux appels au secours de l'hôpital ? Et pour Remiremont, allez-vous, avec l'administration, revoir l'avenir du service d'urologie ?