Intervention de Jeanine Dubié

Séance en hémicycle du jeudi 6 février 2020 à 9h00
Questions sur les politiques de réponses aux personnels hospitaliers en grève

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

Neuf mois. Neuf mois que les équipes médicales et paramédicales de la plupart des services d'urgence sont en grève. Neuf mois qu'elles réclament plus d'effectifs, plus de moyens, plus de temps et de sécurité pour leurs patients. Mais surtout, neuf mois que leur sentiment d'être invisibles et inaudibles s'accroît. Alors que ces agents du service public se battent tous les jours pour garantir l'accès à la santé de tous les Français, leur investissement ainsi que la pénibilité de leurs conditions de travail ne sont pas reconnus à leur juste valeur.

Madame la ministre, vous avez apporté des réponses en octroyant différentes primes : cela a été un premier pas dans la bonne direction, nous ne pouvons pas le nier. Mais les personnels hospitaliers de l'ensemble du territoire ne méritent-ils pas une revalorisation salariale ?

En décembre, vous annonciez également 150 millions d'euros sur trois ans pour l'investissement courant des hôpitaux publics. De même, l'ARS Occitanie a débloqué une enveloppe de 19 millions d'euros pour permettre à soixante-treize hôpitaux de la région d'acheter du matériel ou d'effectuer des travaux de modernisation. Mais à quoi bon moderniser l'hôpital si l'on ne règle pas le sujet des effectifs ?

Pour prendre un exemple concret, les urgences du centre hospitalier de Lourdes voient passer plus de 20 000 patients par an. Pourtant, aucun poste d'infirmier organisateur de l'accueil – IOA – n'y existe. Cet infirmier est censé orienter les patients dès leur arrivée et optimiser ainsi le fonctionnement du service. Sans lui, le temps d'attente des patients s'accroît, leur insécurité aussi. En grève depuis juin 2019, les personnels des urgences de Lourdes réclament le recrutement d'un IOA pour douze heures par jour et 365 jours par an. On leur a d'abord opposé le gel des recrutements, faute de budget, avant de leur proposer un poste à mi-temps bien en deçà des attentes.

Alors, madame la ministre, pouvez-vous agir pour que des moyens soient alloués au recrutement de cet IOA ? Les soignants ont des solutions réalistes à vous proposer. Il faut prendre des mesures concrètes pour recruter plus de soignants, réduire les fermetures de lit et ainsi améliorer les conditions d'accueil des patients.

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