Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du jeudi 6 février 2020 à 9h00
Débat sur les allégements de la fiscalité au profit du capital et des entreprises

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Parmi les nombreux cadeaux faits au capital – impôt sur la fortune, flat tax, exit tax, impôt sur les sociétés – , le plus récent a été le double versement, en 2019, du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, le CICE, et de l'allégement de charges qui le remplace, pour un total de 40 milliards d'euros. L'étude rendue par l'INSEE évalue le gain permis par le CICE à 30 000 emplois créés. Les notes de Bercy mentionnent un gain de 100 000 emplois, chiffre similaire à celui qui figure, de manière constante, dans les rapports de France Stratégie. Faisons un rapide calcul : 40 milliards d'euros divisés par 30 000 à 100 000 emplois nous amènent à un montant compris entre 400 000 et 1,2 million d'euros par an et par emploi, soit un salaire mensuel de 33 000 à 100 000 euros pour chaque emploi.

Il y a là une disproportion complètement aberrante entre l'argent injecté et les créations d'emplois qui en ressortent – ce qui me donne de l'espoir, puisque cela signifie que nous disposons d'une marge de manoeuvre absolument colossale pour créer entre 400 000 et 1 million d'emplois dans les secteurs de l'agriculture paysanne, des assistantes maternelles ou des métiers du lien social. Comment expliquer que l'on maintienne, malgré l'accumulation des rapports année après année, une injection d'environ 20 milliards d'euros pour, à l'arrivée, créer 100 000 emplois, dont chacun représente un coût faramineux ? Comment se fait-il que ce dispositif se maintienne dans la durée ?

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