Les pays du Maghreb sont engagés dans des dynamiques de diversification de leurs économies qui rendent nécessaire l'amélioration de l'offre de formation et le renouvellement des infrastructures. Or, en 2019, la Tunisie et l'Algérie se sont engagées dans des processus électoraux longs, dont la temporalité ne correspond pas toujours à celle du monde des affaires.
Je reviens d'une mission d'une semaine en Algérie, à la rencontre des compatriotes de ma circonscription, et j'ai pu m'entretenir longuement avec les chefs d'entreprises françaises installées sur place. Il ressort de ces échanges énormément d'enthousiasme face au potentiel économique algérien, mais également quelques inquiétudes suite à une année presque blanche en termes de décisions économiques, qui a eu des conséquences sur la production industrielle. Ainsi l'usine de Renault Algérie Production, que j'ai eu le plaisir de visiter à Oran, est-elle bloquée.
Monsieur le ministre, vous vous rendrez vendredi 31 janvier au Maroc pour vous entretenir avec vos homologues et assurer le suivi du projet de ligne à grande vitesse (LGV), à la suite de la quatorzième Rencontre de haut niveau France-Maroc qui s'est tenue le 19 décembre à Paris. Le Maghreb et la France partagent une histoire commune et des liens puissants, forgés au fil des années. Près de 6 millions de personnes – immigrés, descendants d'immigrés et rapatriés – vivent en France et entretiennent une relation personnelle et souvent familiale avec le Maghreb. C'est autant, sinon plus, que les Franco-Européens. Inversement, des centaines de milliers de Français ou des binationaux sont installés et vivent dans l'un des trois pays du Maghreb.
En outre, le Maghreb se positionne clairement comme nouveau hub entre l'Europe et l'Afrique. L'inauguration, le 8 janvier, à Casablanca, du nouveau siège d'Orange Middle East and Africa en est une preuve. La France doit s'engager davantage pour tirer parti de ces nouvelles opportunités. Les échanges avec le monde arabe représentent un cinquième des échanges commerciaux de la France hors Union européenne et le Maghreb est la première zone d'échanges, avec 27 milliards d'euros en 2015, contre 19 milliards avec les pays du Golfe, par exemple. Pourtant, les parts de marché de la France diminuent d'année en année : elles sont passées de 35 % au début des années 1990 à 15 % au début des années 2010, alors que de nouveaux pays, comme la Chine, la Turquie ou les pays du Golfe, s'impliquent davantage.
Comment la France peut-elle renforcer son positionnement historique au Maghreb ? Où en est-on du projet de poursuite de la LGV dans le sud du Maroc ?
Comment la France peut-elle accompagner au mieux la diaspora, bien souvent binationale, dans son désir de participer au développement économique du Maghreb, et par ricochet au rayonnement de la France ?
Quels sont les détails techniques de la réforme du franc CFA qui doit aboutir à sa disparition ? Allons-nous continuer à battre monnaie pour cette zone économique ?