Je souhaite vous interroger sur la situation économique au Liban, et plus précisément sur l'impact de la crise du système bancaire libanais, tant sur nos institutions bancaires que sur les Français résidant au Liban.
Plus de 25 000 Français sont enregistrés dans le pays que l'on surnommait auparavant « la Suisse du Moyen-Orient », et qui se finançait largement grâce à ses établissements bancaires. La situation y est aujourd'hui dramatique : la dette vient de dépasser 150 % du PIB, le cours de la livre libanaise ne cesse de s'effondrer et de nombreux observateurs décrivent un système bancaire proche de la faillite.
Pour les habitants du Liban, les retraits et les paiements par carte sont plafonnés – entre 200 et 300 dollars par mois –, de même que les virements internationaux. Or, les Libanais et les Franco-libanais sont très dépendants de l'approvisionnement en liquide, notamment en dollars, et des transferts d'argent reçus de l'étranger. Nos compatriotes se trouvent dans une situation invivable, qu'ils doivent gérer au jour le jour, empêchés qu'ils sont de rembourser leurs crédits en France, de payer les frais de santé, notamment la caisse des Français de l'étranger, ou les études de leurs enfants à l'étranger. Ils se plaignent quotidiennement et en appellent aux députés et sénateurs représentant les Français de l'étranger.
Dans ce contexte d'interdépendance, des banques françaises ont-elles été affectées par cette crise ? Comment pouvons-nous accompagner les Français au Liban, dont certains souhaitent rentrer en France pour y clore leurs comptes et récupérer leurs avoirs, ce qui semble impossible aujourd'hui ?
S'agissant de la souveraineté de la France dans le domaine des batteries électriques, quelle est notre stratégie d'approvisionnement, notamment en minerais importés de République démocratique du Congo (RDC) ? Je déplore que le nombre d'équivalents temps plein dans les ambassades soit réduit au fil des années, nous manquons de personnel pour travailler à un partenariat avec la RDC, pourtant très demandé par le nouveau gouvernement du président Félix Tshisekedi.
Dans un autre domaine, les jeunes entreprises françaises qui innovent et font de la recherche souhaitent bénéficier de fonds européens du programme Horizon 2020, qui deviendra ensuite Horizon Europe, mais toutes les demandes doivent être faites en langue anglaise. Traduire des travaux de recherche et développement en anglais peut s'avérer très compliqué, comment pouvons-nous aider ces start-up à aller chercher ces milliards d'euros pour innover et faire de la recherche en France ?