Les munitions de petit calibre sont une faiblesse de notre dispositif. Depuis la fermeture en 1999 de GIAT Industries, qui produisait au Mans des munitions de petit calibre, la France est dépourvue de filière de munitions militaires pour approvisionner les FAMAS en cartouches 5.56 au standard OTAN. Il a fallu recourir à des munitions d'abord britanniques, puis israéliennes, qui se sont révélées inadaptées au pas de rayure du canon du fusil d'assaut français, puis à des balles émiraties qui étaient en fait dangereuses, provoquant même des incidents de tir.
Soucieux de remédier à cette situation et sachant que la France est le leader mondial pour la fabrication de munitions de chasse, le précédent ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a décidé en mars 2017 de réimplanter en France, à Pont-de-Buis, dans le Finistère, une capacité industrielle complète de production de munitions de petit calibre, destinées à l'approvisionnement des forces armées, de la police et de la gendarmerie. À cette occasion, il a annoncé la constitution d'un consortium réunissant le premier groupe industriel français de défense, Thales, le principal fabricant de poudre au monde, Nobel Sport, et le champion international de l'équipement munitionnaire, Manurhin. Il faut saisir cette chance, d'autant que le marché des munitions est en très forte croissance, en raison d'un contexte géopolitique instable dans plusieurs régions du monde, y compris en Europe.
Pouvez-vous préciser les délais de lancement de ce projet, s'il est toujours d'actualité ? La reconstitution d'une filière munitionnaire est-elle une priorité stratégique et une condition indispensable à notre souveraineté nationale ?