Ce matin, nous avons beaucoup parlé de clarté et de lisibilité budgétaires. Les questions financières sont toujours sensibles dans l'opinion, car elles reflètent les priorités politiques. En demeurant opaques pour la plupart des Français, elles suscitent la méfiance. Nous, élus, et vous, direction du budget, portons collectivement la responsabilité du climat social actuel. Les finances ne doivent pas rester l'objet de quelques spécialistes.
En septembre dernier, la France a adopté sa feuille de route pour atteindre des objectifs de développement durable. Ceux-ci sont actuellement mentionnés au sein du programme 110 Aide économique et financière au développement, mais uniquement comme objectifs. C'est assez réducteur pour cet agenda, qui fait consensus entre 193 États !
Si l'on peut se réjouir de la mise en place d'un budget vert en France, cela reste limitatif lorsqu'on sait que certains comme le Mexique, le Danemark ou l'Espagne ont fait le choix d'aller plus loin, en orientant l'intégralité de leurs budgets autour de ces objectifs qui lient économie, social et écologie.
En 2018, l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a proposé un ensemble de 98 indicateurs majeurs, adaptés aux priorités et spécificités nationales, qui permettent, via des données statistiques, de suivre les politiques publiques françaises concourant aux objectifs de développement durable. Revoir la maquette budgétaire au regard de ces objectifs, à l'aide du travail préalable du Conseil national de l'information statistique, permettrait une meilleure lisibilité, et est nécessaire au dialogue démocratique et à l'acceptabilité des choix budgétaires.
Il est nécessaire de renouer avec les citoyens en proposant, à l'instar de certains États, un budget réellement accessible, grâce au langage universel que constituent les objectifs de développement durable. Quelle part pouvez-vous y prendre ?