Je voudrais démentir M. Brahim Hammouche, car je n'ai pas le souvenir d'avoir rêvé de cette réforme. Il est vrai que l'on ne se souvient pas de tous ses rêves, et peut-être mon inconscient me protège-t-il. J'aurais pu, à la limite, en cauchemarder, mais je vous confirme qu'il ne m'est jamais arrivé d'en rêver.
La Comédie Française est l'une des institutions culturelles françaises les plus remarquables. Ses artistes et employés bénéficient d'un régime adapté aux contraintes inhérentes à leur métier depuis 1914. Les techniciens et les salariés du service de sécurité peuvent partir à la retraite dès 57 ans, ce qui se justifie par la pénibilité liée à la manoeuvre des décors. En outre, que ce soit pour les artistes ou pour les techniciens, les représentations sont très nombreuses – 912 pour la saison 2018-2019 –, et la grille salariale y est inférieure à celle du théâtre privé, du lyrique ou du cinéma, ce qui est compensé par la possibilité d'un départ anticipé. Enfin les pensions de retraite étant actuellement calculées sur les six derniers mois, les salariés de la Comédie Française auraient beaucoup à perdre avec cette réforme. Nous nous prononçons donc pour la suppression de l'alinéa 12.