M. Damaisin nous dit que tout va bien, un peu à la manière du Président de la République qui, lors de ses voeux aux Français le 31 décembre au soir, avait dit que la France n'avait pas connu un tel élan depuis des années. Vous êtes vraisemblablement les seuls à considérer les choses ainsi. Vous ne prenez pas la mesure de la situation dans le pays. Cette réforme des retraites est contestée par une majorité de Français ; si vous analysez la contestation seulement à l'aune du taux de grévistes et de manifestants, c'est que vous n'avez pas compris que de nombreuses personnes n'ayant pas l'opportunité de faire grève sont malgré tout très opposées à votre réforme. Surtout, même si vous avez été élus démocratiquement, votre programme disait l'inverse de ce que vous faites. Chers collègues, êtes-vous conscients de la signification de cette réforme des retraites ? À moins que vous soyez vous-mêmes atteints par les éléments de langage qui consistent à répéter qu'il s'agit d'une réforme juste, simple et pour tous – c'est beau, nous y souscrivons tous –, vous ne pouvez pas ne pas vous rendre compte qu'elle va simplement pousser les gens à travailler plus longtemps et encourager la capitalisation.