Le chef d'état-major des armées que je suis, à la fois « terrien » et fils de marin – c'est dire si je cumule les défauts –, veille évidemment à l'équilibre interarmées. Plus sérieusement, nous nous sommes interdit, dans cette revue stratégique, d'aborder la construction de la LPM et les équilibres capacitaires que comportera cette loi. Des préconisations passent par les aptitudes ; nous avons voulu illustrer certaines de ces aptitudes pour les rendre lisibles. Ne vous en faites pas, la marine n'est pas oubliée.
Comme le président de la République nous l'a demandé, à la ministre et à moi-même, nous allons à présent rédiger un document qui sera à la charnière entre la revue stratégique et de la LPM, et qui, à partir du constat de l'état des armées et de l'ambition que le président nous confirmera, établira, d'une part, un modèle capacitaire des armées, avec des priorités, et, d'autre part, un cadencement et un équilibre entre la nécessaire restauration de ces capacités et les ambitions nouvelles dont nous voulons nous doter. Nous y associerons les trois grands subordonnés de la ministre et M. Danjean lui-même. Mais la revue stratégique n'était pas le lieu de ces équilibrages.
En ce qui concerne l'opération Barkhane, une revue est en cours sur les opérations, notamment dans le Sahel, dont nous présenterons bientôt les conclusions au président de la République. Cette revue est conduite en interministériel par le ministère des Armées et le ministère des Affaires étrangères. L'orientation générale est que rien ne se fera sans les Maliens. La France ne peut agir au Sahel sans ses partenaires internationaux, l'Union européenne, engagée dans des opérations comme la mission de formation EUTM au Mali, et l'ONU, et surtout sans la population malienne, clé de toutes les solutions.