Ce n'est pas là une loi de compassion, mais une loi de justice. Il s'agit de rendre justice aux victimes. Nous y sommes contraints parce que la Ligue de football professionnel et la Fédération française de football, qui auraient dû organiser ces hommages, ne l'ont pas fait, et cela pour des raisons financières. Dès lors, il revient à la représentation nationale d'assumer ses responsabilités et de prendre l'initiative. Ce rôle revenait à ces organisations, car ce sont des millions de licenciés, des millions de jeunes que les clubs de football forment en leur enseignant les valeurs républicaines d'éthique, de justice et de compassion. Mais elles ont obstinément refusé de rendre aux victimes l'hommage indispensable qu'elles méritaient, et perverti ces valeurs.
Aujourd'hui, nous rendons hommage aux victimes, nous leur rendons justice et nous nous assurons que, dorénavant, les jeunes qui passeront par la Fédération française de football sauront ce qui s'est passé. Il faut aller au-delà du simple brassard noir et de la minute de silence : ces jeunes doivent connaître les raisons de ce drame et savoir que les valeurs de justice, d'égalité, de liberté et de fraternité, que défendent la République mais aussi le sport, doivent toujours être supérieures à la valeur de l'argent. C'est pourquoi le groupe La France insoumise est très fier de voter cette proposition de loi, grâce à laquelle la parole du président François Mitterrand sera respectée, et grâce à laquelle, plus jamais, on ne jouera au football le 5 mai.