Monsieur le rapporteur, je m'interroge sur un point de l'article 3. Je partage avec vous l'idée d'inscrire l'enseignement des langues régionales dans le cadre de l'horaire normal d'enseignement. Cependant, lorsque vous précisez que « l'enseignement de la langue régionale devra être obligatoirement proposé aux élèves des écoles maternelles et élémentaires, des collèges et des lycées sans que cet enseignement ne soit pour autant obligatoire », vous pointez du doigt une réalité qui est le manque d'enseignants compétents disponibles. Au-delà de ce dysfonctionnement, je sais que vous avez à coeur, depuis longtemps, de plaider pour l'intégration d'un module consacré à l'enseignement bilingue dans le cadre de la formation initiale des enseignants.
Permettez-moi de citer quelques chiffres qui m'ont été fournis par le rectorat de l'académie de Rennes afin que nous gardions bien en tête ce problème de nombre d'enseignants disponibles. En 2016, cinquante et un postes étaient offerts au concours de professeur des écoles bilingues mais seuls quarante-trois ont été pourvus. En 2018, trente-sept postes étaient offerts mais seuls trente-deux ont été pourvus. En 2019, la situation était meilleure et nous pourrions nous en réjouir : les dix-huit postes offerts ont été pourvus. Comment rendre obligatoire une proposition d'enseignement quand on sait qu'on ne dispose pas du vivier d'enseignants ? Je vous remercie d'avance de nous éclairer, monsieur le rapporteur.