C'est une réalité que vous ne voulez peut-être pas voir, mais jamais un avis aussi sévère n'avait été rendu, ce qui devrait nous interroger fortement. Je sais que nous ne pouvons demander à l'amiral d'indiquer son point de vue sans le mettre en difficulté, mais banaliser cet avis serait manquer de respect à l'égard de cette institution.
De plus, amiral, vous avez employé à plusieurs reprises l'expression « le diable se niche dans les détails ». Or, en tant que parlementaires, c'est à nous qu'il revient de décider des détails ! Nous ne pouvons pas attendre les ordonnances, voire les décrets, sinon, à quoi servirions-nous ? Je comprends ce que vous dites que dans votre situation, mais il nous revient d'affiner les choses, et nous sommes totalement dépossédés de la discussion. Avouez que cela rend l'exercice assez désagréable du point de vue de la qualité du travail de parlementaire et même du vôtre pour l'homme sérieux que vous êtes.
J'en viens à ma question. En allongeant l'âge de départ à la retraite à taux plein, le Gouvernement entend remettre en cause les bases de la politique de ressources humaines de votre ministère en incitant globalement les militaires à rester plus longtemps en service, alors que la logique d'une armée jeune, vous l'avez dit, impose le contraire. Comment envisagez-vous la résolution de cette équation entre un impératif de jeunesse et un vieillissement des soldats du fait de la réforme ?