C'est votre second point. Mais l'esprit guerrier dont vous avez parlé est bien notre obsession permanente. C'est bien pourquoi nous ne souhaitons pas la participation du conseil supérieur de la fonction militaire à la gouvernance du système universel de retraite et il n'en veut pas non plus. Vous le savez, nous sommes vigilants sur les aspects liés à la directive sur le temps de travail et ce n'est pas le moment d'en rajouter. Ce qui caractérise le militaire, c'est sa disponibilité en tout temps et en tout lieu, mais aussi un esprit de combativité lié au fait qu'on ne compte pas. On s'engage par passion, mais la manière dont on est rémunéré et traité compte aussi. La disponibilité en tout temps, en tout lieu et le sacrifice suprême ne doivent jamais être banalisés et le rapport d'emploi doit demeurer équilibré. Nous nous imposons des règles mais nous en avons les leviers.
Vous avez raison de dire qu'il y a un sujet de sémantique. Je ne suis pas sûr que le mot de pension survive dans le document du système universel de retraite. Personnellement, je préfère le mot de pension, en tout cas, pour tout ce qui précède l'âge légal où l'on est bien dans des dispositions spécifiques. Après l'âge légal, c'est discutable. D'où la difficulté pour les ingénieurs de l'armement et la question de savoir si on la traite en essayant dans le texte d'application de diminuer l'impact des décotes ou si l'on joue sur la rémunération. Il y a d'autres moyens d'aménager une carrière.
M. Lachaud m'a demandé si je voulais du nouveau dispositif. J'aimerais bien, car cela signifierait que je vais vivre vieux. Soyons sérieux, pour ceux qui vont entrer dans le dispositif, on ne commencera à compter leurs droits qu'en 2025. À l'heure où je vous parle, 98 % des militaires ne sont pas concernés par le futur système. La transition sera donc extrêmement lente.