Il y a quelques jours, Thomas Amossé et Joanie Cayouette-Remblière ont fait paraître dans Libération une tribune intitulée : « Les fonctionnaires sacrifiés sur l'autel du système "universel" de retraite ». Selon ces universitaires, celui-ci ne ferait que « prolonger les inégalités de carrière entre fonctionnaires et salariés du privé, qui se sont fortement accentuées avec les politiques conduites depuis quinze ans ». Citant des exemples précis pour étayer leur propos, ils affirment qu'en appliquant à toutes et tous le mode de calcul des retraites le moins avantageux, le projet de réforme joue la carte d'un nivellement par le bas. C'est ce que nous dénonçons, au bout du compte. Vous vous contorsionnez pour tenter de corriger certains des effets trop négatifs de la réforme, en vain. Force est de constater que le coeur du dispositif que vous proposez ne fonctionne pas.
Enfin, on parle beaucoup des primes perçues par les fonctionnaires, dont on connaît par ailleurs l'inégale répartition et dont on sait que vous voulez en attribuer certaines au mérite. Mais se pose la question du point d'indice, qui a peu évolué ces dernières années, de sorte que les traitements ont notablement baissé compte tenu de l'inflation. Or, il me semble que vos projections sont fondées sur la poursuite de cette politique, qui risque de faire passer certains traitements sous le SMIC.