Monsieur Coquerel, il est vrai, compte tenu du principe constitutionnel de l'annualité budgétaire, que les engagements pris aujourd'hui par le Gouvernement pourraient être reniés demain. Je peux donc comprendre votre préoccupation sur ce point. Mais, encore une fois, l'État ne cotise pas à hauteur de 74 % : ce taux correspond au budget consacré à ces dépenses rapporté au nombre de fonctionnaires à la retraite.
Monsieur Dharréville, vous proposez, par votre amendement, comme vous l'avez déjà fait à de très nombreuses reprises, de remplacer le mot « points » par le mot « trimestres ». Le traitement médiatique de la réforme pourrait, hélas, se résumer ainsi : « Pourquoi cette réforme est-elle mauvaise ? Parce qu'on est contre ». Or, il faut examiner le texte sur le fond. À cet égard, je ne prétends pas que mon témoignage soit représentatif, mais j'ai reçu des messages de personnes qui suivent nos débats et qui n'avaient pas perçu, par exemple, le problème du ratio démographique qui, dans certaines corporations, est très mauvais ou le fait que nous prévoyions des transitions aussi longues, c'est-à-dire aussi douces. De fait, nous ne voulons pas que l'instauration du système universel marque un virage brutal qui affecterait trop la situation présente. Ces remarques soulignent donc l'utilité de nos débats, qui éclairent nos concitoyens sur le coeur de la réforme. Du reste, plus nous discutons, plus j'ai la conviction que les choses ont été honnêtement évaluées.
Monsieur Jumel, je reconnais que le mouvement dont vous êtes l'héritier a contribué à un certain nombre d'avancées sociales. Or, un système de retraite universel en est une, je le crois. Qu'il soit plus social qu'un système reposant sur les corporations est en tout cas une évidence politique.
Avis défavorable.