J'en vois qui protestent, mais j'ai le droit de défendre cette thèse politique et de relier les événements de l'instant à leur contexte général : dans le monde entier, dans toute l'Union européenne, on a cherché à faire passer la masse des retraites des mécanismes de solidarité à la sphère marchande. Je ne m'en prends pas spécialement à l'actuel gouvernement, dont la barque est déjà assez chargée ; ceux du passé ne voulaient déjà pas entendre lorsqu'on leur disait qu'en détruisant le statut des PTT ils allaient détruire le statut des fonctionnaires. Aujourd'hui, c'est la même chose : vous faites passer 300 milliards d'euros dans le secteur marchand ! J'ai expliqué tout à l'heure qu'il suffisait que l'État décide de réduire de 7 milliards sa contribution de 42 milliards pour que M. BlackRock se frotte les mains : les fonctionnaires qui cotiseront directement chez lui verront leurs impôts diminuer et on pourra donc leur démontrer qu'ils y trouvent d'autant mieux leur compte qu'au moment où ils toucheront leur pension, celle-ci sera exonérée à 70 % de l'impôt sur le revenu. Ne nous dites pas que ce n'est pas vrai, c'est ce que vous avez déjà fait !
J'en termine avec le type qui, à Bercy, se dira que tout ça est bien beau et que BlackRock est bien gentil, mais il faut bien rééquilibrer les finances publiques. Alors, il lui suffira d'augmenter d'un point la TVA pour ramasser les 7 milliards dont je viens de vous parler, autrement dit 20 % d'économies supplémentaires pour l'État. Et vous savez que la TVA, c'est le rêve des libéraux en matière d'impôt !