Le recours aux ordonnances est un scandale sur lequel je ne reviendrai pas. J'aimerais en revanche revenir sur les propos que Jacques Maire a tenus tout à l'heure à propos des égoutiers, puisque cet article concerne précisément les métiers les plus pénibles. Notre collègue a repris un argument que j'avais déjà entendu dans la bouche de Mme Muriel Pénicaud – à propos des déménageurs, je crois – et qui m'avait stupéfié : pour régler le problème de la pénibilité, il suffirait d'interdire l'exercice de métiers pénibles à partir d'un certain âge. Autrement dit, on utiliserait la force de travail des salariés à l'âge où ils sont au maximum de leurs capacités, et ensuite, il faudrait les jeter... C'est sidérant ! Le fait d'exercer un travail pénible ne sera plus compensé par un départ à la retraite anticipé : on interdira à ces gens de faire leur travail au-delà d'un certain âge, on leur proposera une formation bidon et on les poussera à trouver un nouvel emploi. Or chacun sait que sur le marché du travail actuel, la requalification est un voeu pieux. Cela en dit long sur l'esprit de votre réforme des retraites !