Monsieur le rapporteur, vous vous étonnez que l'on vous accuse de vouloir passer par-dessus bord les régimes spéciaux, mais Édouard Philippe a bien dit que le Gouvernement ne reviendrait pas sur la suppression des régimes spéciaux. Vous entendez donc bien les passer par-dessus bord : vous l'avez dit et répété.
Vous dites aussi qu'il faudra trouver une manière de tenir compte de la pénibilité de certains métiers. M. le secrétaire d'État a expliqué que les cinq critères de pénibilité seraient reconnus, mais sur un tableau des maladies professionnelles. Autrement dit, vous allez reconnaître la pénibilité à partir du moment où elle va se déclarer en maladie professionnelle : ce n'est pas tout à fait la même chose qu'anticiper les maladies professionnelles en permettant à des gens de partir à la retraite plus tôt.
Vous proposez par ailleurs, cela a été dit, de fixer une limite d'âge à l'exercice des métiers reconnus pénibles. Tout cela n'a rien à voir avec la logique des régimes spéciaux, qui permettaient à des gens qui risquaient de mourir plus jeunes ou qui, en tout cas, vieillissaient plus vite, de partir plus tôt à la retraite. S'agissant des égoutiers, si vous ne faites rien, ils mourront avant d'avoir pris leur retraite, puisque leur espérance de vie est inférieure de dix-sept ans à la moyenne et s'établit, si je ne me trompe pas, à 63 ans. Votre réponse est tout bonnement hallucinante, compte tenu de la gravité de la situation.