Je souhaite répondre, non pas à Mme Danièle Obono, qui m'accuse de faire mourir les égoutiers, mais à M. Éric Coquerel, qui a une approche plus intéressante. Il me paraît important de passer d'une vision idéologique à une approche de terrain. Il y a environ 4 000 égoutiers en France. Ils sont employés pour moitié par des collectivités importantes – souvent des conseils départementaux – et, pour l'autre moitié, par de grandes sociétés de services, comme Saur ou Veolia. Ces personnes, lorsqu'elles sont embauchées, peuvent faire l'objet d'une gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences. Aujourd'hui, c'est la responsabilité des partenaires sociaux et des employeurs de leur proposer une reconversion. Dire que ce n'est pas le sujet et qu'il vaut mieux leur donner un droit de grâce de trois ou quatre ans me semble être une grave erreur.
Il se trouve que j'ai travaillé pendant un certain temps dans une entreprise agroalimentaire et que j'ai dû faire face à une grève du personnel : les salariés, qui travaillaient dans des espaces frigorifiques, demandaient à ne pas repasser d'un service de nuit à un travail de jour. Ils étaient pour la plupart surendettés, souvent divorcés, certains étaient alcooliques et ils avaient un autre emploi dans la journée, souvent payé au noir. Le retour en arrière, pour eux, était pratiquement impossible. Notre responsabilité est d'empêcher ces drames sociaux et individuels, en faisant en sorte que les partenaires sociaux trouvent des solutions concrètes. Il n'y a pas de fatalité.