Pour que le système par capitalisation fonctionne, je vous l'ai dit, il faut supprimer les régimes spéciaux ou les faire passer au régime à points – ce que vous appelez le passage du régime spécial au régime spécifique. Vous avez beau soutenir que le problème de la capitalisation ne se pose pas et refuser de voir l'avenir, il n'en reste pas moins que dans le monde réel où nous vivons, la circulation de l'argent représente 115 fois les échanges matériels réels et la capitalisation boursière 65 000 milliards d'euros – une somme supérieure à ce qu'elle était en 2008 !
Si vous ne faites pas votre travail, BlackRock, lui, fait le sien, et ce n'est pas un complot : c'est sa nature. Cette boîte possède 7 000 milliards de dollars d'actifs et les 300 milliards d'euros de notre système de retraite l'intéressent évidemment. En France, elle siège à AXA, Sanofi, Société générale, Vinci, Total, BNP Paribas et Vivendi. Elle est dirigée par un homme qui connaît la maison d'un bout à l'autre : M. Jean-François Cirelli, qui lui aussi ne fait que son travail. Je parlais tout à l'heure des hauts fonctionnaires qui changent de camp : il est de ceux-là. Il est devenu le patron de GDF, qu'il a vendu à Suez. À présent, il dit très tranquillement dans une note à l'attention du Gouvernement français que la loi « PACTE » est un élément majeur pour l'avenir de l'épargne retraite en France. Dire qu'il y a une volonté de capitalisation, ce n'est pas soupçonner BlackRock de complot : elle ne fait que son boulot. Ceux qui deviennent très suspects, en revanche, ce sont ceux qui lui préparent le terrain, surtout quand ils ne veulent pas l'admettre !