Si l'on résume, nous avons donc un projet de loi qui, je le répète, contredit les engagements présidentiels – lesquels étaient de ne toucher ni à l'âge de départ ni au niveau des pensions –, un projet de loi qui voit toujours mobilisés contre lui une majorité de Français et qui s'est vu sanctionné par un avis assez sévère du Conseil d'État, un projet de loi sur lequel les discussions en commission spéciale ont été un échec, à ceci près qu'elles ont néanmoins permis de relever le flou artistique qui règne sur la valeur du point et l'absence de garantie sur le niveau des pensions. À cela s'ajoute le fait que nous apprenons aujourd'hui que la commission des finances n'a pas les réponses fondamentales qu'elle est en droit d'attendre, alors que les débats en séance commencent la semaine prochaine.
Nous avons donc affaire à une vaste improvisation, et tout ce qu'il reste de l'ensemble de nos discussions, des éléments de langage que vous nous avez servis pendant des mois pour tenter de vous rallier l'opinion, c'est votre volonté d'appliquer une vaste mesure d'âge et de faire peser tout le poids de l'effort sur les actifs, qui vont devoir travailler toujours plus longtemps. Les Français ont raison de vous tenir tête !