… sont vos fils conducteurs. Vous avez tissé un projet qui ne répond qu'à une seule logique : la logique financière, comptable, celle qui avait inspiré Margaret Thatcher dans l'âge d'or du libéralisme.
Votre projet de loi essaie de faire peur aux Français au moyen d'un chantage par les déficits et la dette. Vous le justifiez par des morceaux choisis – c'est terrible – du rapport du Conseil d'orientation des retraites – COR – , rapport qui estime au doigt mouillé le déficit de la branche retraite à l'horizon 2030 entre 8,7 et 17,2 milliards d'euros – du simple au double. La ficelle est énorme : vous tentez d'effrayer les Français. Ce sont pourtant vos politiques économiques et celles de vos prédécesseurs qui ont affaibli les recettes de la sécurité sociale : crédit d'impôt pour l'emploi et la compétitivité, allégements de cotisations patronales, réduction du nombre d'emplois publics. La part des cotisations patronales dans le financement de la protection sociale a ainsi diminué de dix-huit points.
L'exigence d'allongement de la durée de travail se trouve ainsi justifiée par d'obscures prévisions comptables, qui non seulement posent de manière biaisée la question du financement mais aussi vous offrent la possibilité de fabriquer une fausse concertation sur ce sujet, de surcroît à l'extérieur du Parlement.
Votre dogmatisme vous a même conduit à prévoir une règle d'or de financement pluriannuel du système de retraite. Celle-ci vous permet d'entériner dans la loi les futures baisses de pensions pour assurer un équilibre qui pourrait être atteint dès à présent, par exemple par le biais d'une hausse du taux de cotisation de 0,2 point par an jusqu'en 2025 – c'est l'une des propositions que nous avons formulées.
La règle de l'or, c'est pour les riches ; la règle d'or, c'est pour la France qui peine, la France qui travaille.