Que de contre-vérités à propos des femmes ! Vous prétendez leur rendre justice alors que vous ne résolvez pas les questions de fond. Ainsi, 40 % des femmes partent aujourd'hui à la retraite à l'issue d'une carrière incomplète. L'écart de salaire avec les hommes est de 26 %.
En réponse, vous proposez le système par points censé rendre justice aux femmes, mais les expériences de l'ARRCO – Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés – et de l'AGIRC – Association générale des institutions de retraite des cadres – le montrent, les pensions des femmes ne représentent que 60 % de celles des hommes dans le premier cas et 41 % dans le second.
Votre mauvaise réforme comporte encore d'autres attaques : la suppression de la majoration de la durée d'assurance pour les femmes, ainsi qu'un nouveau mode de calcul pour les pensions de réversion, dont les femmes sont les principales bénéficiaires, lequel abaissera mécaniquement le montant de la pension – vous le savez, vous devez l'avouer. Enfin, nous avons démontré que votre engagement d'intégrer les primes dans le calcul des pensions des fonctionnaires pénalisera les femmes, puisque celles-ci perçoivent 20 % de primes en moins que les hommes.
Ce mauvais projet de loi prépare une retraite qui n'est plus solidaire ni pour les femmes ni pour d'autres catégories de la population comme les agriculteurs, au sujet desquels vous avez été là encore pris en flagrant délit de manipulation.
Alors que le Parlement avait voté, à l'unanimité, la proposition de loi du président du groupe GDR, André Chassaigne, qui instaurait un minimum vieillesse pour les agriculteurs à hauteur de 85 % du SMIC, vous avez réservé la mesure aux seuls nouveaux assurés en 2022, abandonnant de ce fait les retraités actuels, dont 300 000 vivent sous le seuil de pauvreté.